LA BASILIQUE

Voir, dire et faire le bien.

9 Fév.

Faire le bien « Vous êtes la lumière du monde. Voyant ce que vous faites de bien, les hommes rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Cette affirmation de Jésus nous impressionne. Nous pourrions nous imaginer être déjà transformés par notre acte de foi alors que le travail de conversion est toujours devant nous. « Ce que vous faites de bien » renvoie à une exigence morale et spirituelle car pour faire le bien, il faut d’abord le voir et le dire.

 

« Voir le bien. » Il est toujours plus facile de voir ce qui ne va pas que ce qui va, ce qui ne convient pas plutôt que ce qui correspond aux attentes. D’ailleurs, il n’est pas sans importance d’être attentif aux dysfonctionnements qui nous entourent afin d’y réagir en temps et en heure. Toutefois, la connaissance du Christ nous permet de poser un regard d’espérance sur les personnes et sur le monde, de voir le bien dans les personnes et dans ce monde. Voir le bien exige une conversion du regard pour que nous traversions l’épaisseur des apparences, pour que nous ne laissions pas la dureté des apparences prendre le dessus sur l’espérance. Voir le bien ne peut être confondue avec une naïveté de principe qui se laisserait abuser. Voir le bien nous engage à identifier dans l’autre ses qualités, ses talents, ses potentialités. Si Jésus salue la foi de Pierre et l’avertit de son futur reniement, Il sait que la foi est plus puissante que le reniement. Voir le bien, la bienveillance, nous inscrit dans la profondeur du regard divin.

« Dire le bien ». Nous sommes des êtres de langage et nous attendons les uns les autres des paroles qui nous relient. Notre époque est très attente de reconnaissance et dire le bien à celui chez qui on le voit participe de cette reconnaissance. « Dire le bien » permet de manifester dans la relation ce que l’on aurait pas pu percevoir. Dire le bien permet de le faire émerger à la conscience de celui qui le possède comme à ceux qui l’entourent. Enfin, dire le bien éclaircit notre esprit comme le vent éclaircit le ciel. S’abstenir de propos négatifs nous éloigne des joies mauvaises qui engluent l’âme et allège considérablement notre humeur et l’humeur du monde. Si tu ne peux dire du bien de ton prochain, ferme-ma ! Dire le bien, la bénédiction, prolonge en ce monde et sur ce monde la parole du Christ.

« Faire le bien. » Le Christ nous le demande. Faire le bien est double. Il est le bien moral qui qualifie nos actes. Nous avons à discerner le bien parmi les choix qui se présentent, à choisir le bien plutôt que le mal et à choisir le meilleur des biens entre plusieurs. Il s’agit aussi de faire croître le bien par nos actes, d’ajouter à ce monde de bonnes choses. L’Église nous enseigne ces œuvres bonnes, les œuvres de miséricorde qui font advenir le bien. Œuvres corporelles: donner à manger aux affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif ; vêtir ceux qui sont nus ; accueillir les pèlerins ; assister les malades ; visiter les prisonniers ; ensevelir les morts ; rompre avec la logique de l’égoïsme vis-à-vis de la création; Œuvres spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute ; enseigner les ignorants ; avertir les pécheurs ; consoler les affligés ; pardonner les offenses ; supporter patiemment les personnes ennuyeuses ; prier Dieu pour les vivants et pour les morts, contempler avec reconnaissance la création. Faire le bien, la bienfaisance, est lumineux parce que derrière ces actes se manifeste le vrai Bien qui est Dieu lui-même.

Que cette Eucharistie, où le Père voit tout le bien qu’Il sait déposé en nous, où le Fils dit le bien de son action de grâce et où l’Esprit nous fait le bien de nous consacrer dans sa joie, nous aide à vivre cette trinité du bien maintenant et dans les siècles des siècles.