A Noël, le plus beau cadeau, c’est Dieu Lui-même qui le fait. Il réserve à chacun de nous une grâce particulière. Elle pourrait passer inaperçue. Il nous appartient d’être attentifs à ce présent qui enrichit et transforme notre vie. Le 25 décembre 1886, l’histoire a retenu 3 grâces qui ont eu un très grand écho. La petite Thérèse Martin, future ste Thérèse de Lisieux, quitte la sensiblerie de l’enfance. Charles de Foucault est émerveillé de l’abaissement du Fils éternel. Paul Claudel, écrivain agnostique, devient subitement catholique. Ces 3 trois grâces nous indiquent ce que le Seigneur peut faire avec nous ce soir.
L’esprit d’enfance que l’Évangile promeut n’est pas l’infantilisme. La petite Thérèse Martin notait qu’elle était trop sensible. Elle se complaisait à être la petite dernière de la famille, une petite dernière spécialement éprouvée par la perte d’une mère aimante. Ses sœurs entretenaient cette sensiblerie. Cette Nuit de Noël 1886, une remarque un peu vive de son père aurait dû la chagriner mais, par grâce, elle surmonta son émotion et découvrit une force d’âme en elle qui la fit sortir de cette sensiblerie et qui la guidera toute sa vie dans l’accomplissement de sa vocation. Elle quitte l’infantilisme pour l’esprit d’enfance. Dès lors, la petite Thérèse ne manquera pas de se reconnaître et de vivre comme enfant de Dieu. A la fois, petite et forte, humble et courageuse, la petite Thérèse Martin, cette nuit-là commença à devenir Ste Thérèse de Lisieux.
Ancien officier de cavalerie, fêtard et aventurier, une profonde tristesse étreignait Charles de Foucauld. Quelques semaines avant Noël, alors qu’il voulait se renseigner et converser sur la foi, l’abbé Huvelin à qui on l’avait envoyé, le fit, sans discussion, s’agenouiller et se confesser. Commença son chemin de conversion. La nuit de Noël, il entendra ce prêtre dire : « Jésus, vous avez tellement pris la dernière place que personne n’a pu vous la ravir. » Il comprend émerveillé l’humilité de Dieu qui se fait le plus petit. Le Très-haut se fait le Très-bas. Dès lors, Charles de Foucauld cherchera à L’imiter dans une recherche toujours plus étroite de l’humilité. Il se lance dans l’aventure spirituelle qui le mènera jusqu’à son ermitage au Sahara.
Paul Claudel avait totalement oublié la religion de son enfance. Il n’avait plus pour elle « qu’une ignorance de sauvage. » Il décrira cette époque comme un bagne matérialiste, où il était en état d’asphyxie et de désespoir. Venu à ND Paris assister aux offices en dilettante, « en un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude qu’elle ne laissait place à aucune espèce de doute. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable… » Dès lors, l’écrivain n’aura de cesse de scruter et de révéler les mystères du Christ.
Ce soir, Dieu prépare pour chacun de nous des grâces. Peut-être, le Seigneur vous donnera-t-il la grâce de vous découvrir enfant de Dieu en sentant intérieurement l’amour inconditionnel dans lequel Il vous a créé et vous entoure toujours. Peut-être réaliserez-vous ce soir la pauvreté de l’Enfant Jésus et trouverez dans la crèche cette force de simplifier votre vie. Peut-être recevrez-vous une grâce qui vous fera parler de Dieu non plus comme d’une idée mais comme de votre Père et du Christ comme de votre ami.
Ainsi, ou encore autrement, le Seigneur vous invite toujours à cette liberté d’accomplir l’appel qu’Il vous adresse à vivre dans ce monde à l’exemple de son Fils Unique Jésus-Christ. C’est ainsi que le Seigneur veut passer Noël avec vous.
Joyeux Noël.